Plumes... de plume
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Plumes... de plume

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Epistolaire

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Delta

Delta

Messages : 57
Date d'inscription : 28/07/2009

Epistolaire Vide
MessageSujet: Epistolaire   Epistolaire Icon_minitimeDim 29 Aoû 2010 - 14:06

De Delta.

A Chankel, Breton de Bretagne

Ce soir, je songe

Et si cette douce soirée n'était que prélude à d'autres ?

A très bientôt.

Delta.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

A une provençale, du Marquisat des Alpes Occidentales

Moi aussi j'ai songé.

J'ai songé que cette soirée avait été la plus agréable depuis longtemps.

Ecouter de la musique en bonne compagnie est merveilleux.

Discuter avec quelqu'un de cultivé et de spirituel est fantastique.

Merci pour ces agréables moments en votre compagnie.

J'espère aussi qu'ils étaient préludes à d'autres !

Chankel



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

A Chankel, Breton de Bretagne en fuite.

Froid...

La porte s'est refermée sur vous.

Sur nous.

J'ai froid.

L'air n'a déjà plus la même saveur, alors je tente le liquide.

C'est plutôt bien, dans cette taverne, il y a à boire.

Alors, je bois.

Il parait que je dois vous oublier.

Il parait que l'alcool fait oublier.

Il parait que vous partez...

Il parait que je n'en ai pas envie...

Il parait que je ne devrais pas vous écrire.

Mais que je le fais quand même.


Il parait que j'ai froid...

Si froid.

Il parait que déjà, vous êtes trop loin de moi.


Il parait que je ne répéterais plus ces mots... ces mots qui font fuir alors qu'ils devraient faire l'inverse...

Il parait que je vous...

Il parait.


J'ai froid.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

D'un Breton de Bretagne en fuite

Moi aussi j'ai froid. Après avoir refermé cette porte sur cette vision de vous, je suis longuement resté devant, à la regarder, me disant que peut-être elle s'ouvrirait comme par magie....

Je vous ai fait du mal. Je me suis fait du mal. Je NOUS ai fait du mal, mais je reste convaincu qu'il vallait mieux que ce soit maintenant plutôt que plus tard!

Je ne vous demande pas de m'oublier. Je ne vous oublierais pas pour ma part, je me souviendrais toujours de celle que je laisse, peut-être bêtement, derrière moi. C'est simplement que je pense que cela vous ferait moins mal de m'oublier?

Ces mots qui m'ont fait fuir, ce sont les plus beaux mots du monde. Et en aucun cas il ne faut vous dire de ne plus les répéter! Un autre que moi, avec un autre passé que le mien, une autre opinion de lui-même n'aurait pas eu cette réaction, et vous aurait sans doute dit les mêmes, ainsi que j'aurais peut-être du.

Prenez grand soin de votre enfant: la vie est tellement précieuse, et la donner doit être magique ! Et, si vous le souhaitez, je prendrais grand plaisir à recevoir de vos nouvelles !



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

Je l'aurais ouverte, cette porte, si mes jambes l'avaient voulu. Pourquoi ne l'avez vous pas ouverte, vous ? Vous êtes magicien de mon âme...

On se connait à peine, dites vous, peut être avez vous raison. Mais n'avais je pas dit que ce n'était que douce folie, ma voie de la folie, c'est vous !

Et, qu'est ce qui vous garantit que, plus tard, il y aurait eu douleur ? Vous dites qu'on s'est toujours lassé de vous, avant que vous ne vous lassiez...

C'est donc que vous ne me faites pas confiance...

Je m'en vais derrière votre porte...

Ouvrez moi !

Ouvrez moi...

Voilà que je vous supplie...

J'ai honte.


Cessez de fuir, affrontez la vie.

Je ne vous oublierai pas... Et j'aurais mal. Tant pis.

L'enfant ne bouge presque pas.

Vous lui manquez, je crois.

Je pense à vous... je ne pense qu'à vous...


Ce n'est pas un autre que je veux...


Vous m'ouvrirez ?


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

La vie continue...

Vous avez raison, et rien ne garantit qu'il y aurait eu cette douleur. Mais il y a toujours eu cette douleur. Plus grande encore que celle que j'éprouve maintenant.

Je reviendrais, je vous le promets. Je ne sais quand, je n'en ai aucune idée. Mais je reviendrais.

Je ne sais que vous dire d'autre qui pourrait vous aider à surmonter cette peine, sinon que... la vie est faite d'espoir, et elle continue: l'avenir a encore beaucoup à dire !



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

Pas de titre, ou alors un gribouillage illisible.

[L'écriture est inégale, les lignes ne sont pas droites... quelques pâtés ornent le feuillet, l'expéditrice est manifestement ivre, ou très en colère, allez savoir.]

Gardien de mon corps, de mon cœur, de mon âme.

Votre cœur souffre encore, de votre passé...

Moi c'est le présent qui me fait souffrir.

Je ne vous oublie pas. Je ne veux pas vous oublier.

Surtout si un jour vous revenez !

Je mange. Des fruits, des céréales. Tout comme il faut.
Enfin, je mange du liquide, mais il y a tout ce qu'il faut là.

Et puis, comme ça, j'ai chaud.

Le bébé va bien, je crois, il dort beaucoup beaucoup.

Je travaille à son avenir, ivrogne, comme son père.

C'est important, son avenir.


Quand même, vous me manquez... très très beaucoup.

Je sais pas si cette lettre est très claire, mais en fait c'était pour savoir, vous voudriez bien me dire une heure pour quand vous reviendrez ? Pas le jour...

Juste l'heure, parce que je sais pas si j'ai envie que vous me voyiez quand je mange liquide.

Je vous embrasse...

Enfin, j'aimerais bien...


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

C'était quoi ce titre?

Vous me faites peur Delta!

Que vous arrive-t-il? Votre prose me paraît quelque peu chaotique! Vous mangez du liquide.... Qu'est-ce donc que ça?

Vous buvez ! Delta, vous buvez ! Et pas de la tisane !

Vous ne pouvez boire comme ça Delta. Il vous faut prendre soin de votre enfant. Rappelez-vous. Ce doit être à peu près la seule chose que je vous ai demandée! Je vous en prie, cet enfant n'est pour rien dans ce qui se passe, et ne devrait pas "trinquer" avec vous!

Et.... si vous avez peur que je vous voie manger liquide, pourquoi ne cesseriez-vous pas de manger liquide?

Je crois que ce serait une bonne idée ! Sans doute la meilleure pour le moment !

A bientôt j'espère!

Chankel



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

Un titre ?

Je ne saurais vous dire ce que je voulais écrire.

Et... non. Je ne cesserai pas de manger liquide. Au moins, je dors.

Je bois, oui... Vous souhaitiez que je vous oublie, non ? Je ne pense qu'à vous, chaque instant que je passe sobre. Quand je bois, au bout d'un temps, je ne suis plus en état de songer.

Voyons, monsieur le Breton de Bretagne, si vraiment le sort de cet enfant comptait pour vous... Que faites vous loin de lui ? Loin de moi ?

Vous m'écrivez "à bientôt"... Que vous l'espérez... Cela ne tient qu'à vous que ce bientôt soit. L'avenir... il n'est pas obligatoirement lointain.

L'enfant trinque avec moi. Oui. Et il continuera tant qu'il sera en moi.

Il serait mieux en dehors, mais je ne suis pas pressée. Le mettre au monde sans vous à mes côtés ? Qui en prendra soin ?

Un nom, si c'est un garçon... vous ne m'avez jamais donné d'idée.

Ni l'heure à laquelle sera ce bientôt...

Au revoir, mon... ami.

Puisque certains mots me sont interdits.

Au revoir.

A bientôt ?

Delta.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

Pas de titre alors...

Bon, et bien je constate que ce que je vous ai demandé n'a pas grande importance pour vous Delta! Vous buvez, l'enfant trinque.... Bravo ! Je vous félicite!

Dois-je vous rappeler que vous avez un baptême et un mariage à préparer? Sans compter l'accouchement?

Ce n'est pas en têtant la dive bouteille que vous allez récupérer ce père que vous désirez si ardemment. Que dit-il de tout ça d'ailleurs? Verra-t-il encore la dot? Ou seulement l'ivrogne?

Reprenez-vous de grâce! Qui prendra soin de votre enfant? Mais vous, Delta! Vous et son "père". N'est-ce point pour ça que vous l'épousez ?

Un nom pour un garçon..... Franchement, je n'ai jamais voulu de garçon pour moi... J'ai connu un Matéo. Le seul enfant que j'aie tenu dans mes bras! Sinon quelque chose dans le genre .... Lancelot, Arthur, Godefroy, Gauvain sonnent bien pour un héritier. Mais franchement, ce n'est pas ce que je choisirais.... Que diriez-vous de Romaric, Enguerran, ou Amaury?

Au revoir Delta. Je compte sur vous pour vous reprendre! A bientôt pour de bonnes nouvelles?

Chankel



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

Sobre.

Je le suis, depuis votre avant dernier courrier.

Vous me donnez le choix entre deux ivresses. La troisième m'est interdite. Ou plutôt, son manque, entraine les deux autres.

Vous m'interdisez de boire, je n'aurais donc plus que l'ivresse de la douleur.

Je ne sais si l'enfant n'en trinquera pas, de celle là.

Ce n'est pas le père que je désire, mais vous. Vous l'ignoriez ?

Le mariage aura lieu sous une vingtaine de jours. Le baptême, tout bientôt.

J'osais espérer vous voir à mon côté. Longtemps. Pour cet enfant. Je ne demande au "père", qu'un nom. Cet enfant n'est pas de lui, il le saura aussi bien que nous.

Je vais préparer ce mariage. Je vais user du paraitre.

Avec vous, je connaissais l'être.

Tant pis.

Tant mieux ? Tant mieux pour vous puisque vous avez préféré partir... Vous évitant d'hypothétiques douleurs futures. Pardonnez moi, j'en deviens aigre.

Peut être que mon incapacité à me projeter bien loin fait que la douleur que je vis n'est pas comparable à celle qui aurait peut être éventuellement, si l'avenir ne nous souriait pas, un jour pu être.

Ces prénoms, je les garde dans un coin de mon esprit. Oui, ils me plaisent. J'aurais préféré les entendre de votre voix que de les lire de votre main.

J'insiste ? Oui.

Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui vous éloigne.

La peur n'évite pas le danger, dit on. La peur n'évite pas la douleur. Elle n'évite pas non plus le ressenti.

Affrontez cette peur.

Laissez nous essayer.

Je ne prononcerai plus ces mots qui vous font fuir.

Jamais. Si tel est votre souhait.

Ne m'oubliez pas, s'il vous plait. Gardez en un coin de votre esprit, la Provençale au gros bidon qui rêvait de folie dans sa vie qui se révélait trop bien tracée.

Un brin de folie.

Un gardien de son âme.

Parti.

Au revoir... Un jour ? Ne vous avais je pas demandé d'heure ?

Delta.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

Donnez-moi du temps...

L'ivresse de la douleur? Vous trouvez une ivresse dans la douleur Delta? Moi je vous avoue n'y trouver aucune ivresse...

Vous n'arrivez pas à comprendre ce qui m'éloigne... Sans doute ne vous en ai-je effectivement pas dit assez. Vous n'en savez pas assez sur ce breton dont vous venez de faire la connaissance et qui vous fait déjà tant de mal!

Delta, si je suis arrivé en Provence, c'est déjà parce que j'avais fuit... La fin d'une histoire merveilleuse. Histoire que je croyais d'amour. Promesses d'amour éternel, de vie commune, et même de mariage! Pour la première fois de ma vie, j'y avais cru! Tout était beau! Le monde nous appartenait... Nous sommes partis ensemble en voyage, j'ai assisté à son baptême, nécessaire pour nous marier. Puis nous sommes rentrés pour le mariage de deux de ses amis. Et puis soudain plus rien n'a plus été pareil. Elle s'est éloignée, elle m'a dit qu'elle avait besoin de réfléchir... Je lui ai donné mon accord. Mais quand je l'ai vue avec un autre, je me suis dit que c'était une drôle de façon de réfléchir. Je suis parti.... Eh oui, déjà....

Elle s'en est voulu, m'a dit qu'elle était une misérable, qu'elle regrettait. Je suis revenu. Mais encore, ce n'était plus comme avant, nous nous disputions pour rien, je l'étouffais, me disait-elle. Je lui manquais quand j'étais loin, et je l'étouffais quand j'étais avec elle... J'avais donc fini par reprendre mon balluchon.

Et c'est ainsi que je suis arrivé en Arles. Que je m'y suis fait agressé, et que j'y suis resté. Pour votre malheur.... Vous m'avez rendu le sourire Delta. Mais au fond de moi, je n'ai pas encore fait le ménage. Je pense encore à elle. Pas quand j'étais avec vous bien sûr. Et cela me faisait un bien fou d'être avec vous. Vous m'avez donné à manger, je vous ai pris votre sourire. Je ne puis vous laisser dire ces fameux mots tant que je ne saurais pas que je l'ai laissée derrière moi...

Delta, mon souhait n'est pas que vous ne prononciez plus jamais ces mots! Mais que vous les prononciez à quelqu'un qui peut les assumer. Quand il peut les assumer... Ce qui n'est pas mon cas pour le moment.

En tous cas soyez certaine que je ne vous oublierais pas. Je n'oublierais jamais la Provençale dont j'aimais caresser le gros bidon.

Quant à l'heure à laquelle je reviendrais, eh bien, disons....... Sept heures du soir?

Donnez-moi du temps Delta.... Du temps pour oublier!



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

Du temps pour penser... pour panser !

Je vous en donnerai, du temps... Faudrait il pour cela que je cesse mes courriers ? Je n'en ai pas envie... Mais s'il le faut...

Le motif de votre départ m'est plus clair, bien qu'il ne me soit toujours pas digeste. J'ai un poids sur l'estomac, et non, ce n'est pas l'enfant !

Vous sortez d'une histoire difficile, mon ami. Envie de vous dire que nous sommes deux en ce cas. Croyez vous que je serais dans cette situation sinon ? Enfin, vous connaissez les grandes lignes de mon histoire, nul besoin de les répéter encore.

J'aurais aimé connaitre encore vos mains sur mon bidon, vos mains sur les miennes, sur moi, encore...

Je ne vous ferai nulle promesse. De peur de ne pas savoir les tenir. Et, lorsque vous serez prêt, revenez moi.

Je ne prononcerai plus ces mots, car c'est à vous que je veux les susurrer, au monde que je veux le crier. Et que vous ne souhaitez pas les entendre. Pas encore, peut être.

Je vous laisserai donc oublier... Ne vous trompez pas de cible, dans vos oublis... Le temps qu'il faudra.

Pour l'heure, je vous attendrai, chaque soir, à sept heures, je vous attendrai.

A bientôt, à sept heures, donc.

Je tends l'oreille, pour savoir si l'avenir prononcera un "nous".

Votre.

Delta.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

Du temps...

Je ne vous demande pas de cesser vos courriers. Je ne le pourrais pas...

Je sais bien que si vous vous retrouvez seule avec cet enfant que vous n'aimez pas, c'est que vous aussi vous sortez d'une situation difficile. Et je me sens d'autant plus misérable d'avoir contribué à aggraver encore cette situation, alors que vous n'aviez pas besoin de ça !

Ne me faites aucune promesse Delta, je n'en mérite point. S'il est trop tard, ce sera tant pis pour moi ! Jamais je ne vous en voudrai ! Et jamais je n'oublierai quelle Dame vous êtes, et quel cadeau vous avez voulu me faire !

Chankel



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

Si...

Si je ne cesse pas ces courriers, c'est que je n'en ai pas l'envie...

Si je ne vais pas si bien que je le devrais, ce n'est pas tant votre faute que la mienne, qui me suis laissée toucher par vous. Sans doute aurais je dû me protéger mieux. Que voulez vous, le mal est fait !

Si je ne veux vous faire aucune promesse, ce n'est pas parce que je pense que vous reviendrez trop tard, non. C'est parce que je veux être sûre de ne pas trahir cette promesse. Je ne suis pas sûre de l'à venir. Comment le pourrais je ?
Ce que je sais, c'est ce qu'aujourd'hui je ressens. Et, même si vous me revenez, je ne vous promettrai rien. A part de vivre le moment présent.

Si je vous écris encore... C'est que j'aspire à vous revoir. J'aspire à ce que vous fassiez ce choix qui vous pèse tant. Et, je l'avoue, j'espère que vous me choisirez, moi !

J'embrasse votre main de charpentier au chômage. Et je me permets, juste un instant, de l'effleurer de ma joue.

Delta.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

Merci

Si vous n'avez pas envie de cesser ces courriers, ne les cessez pas. Croyez-moi, je ne m'en plaidrais pas !

Vous dites vous être laissée toucher par moi ! Mais c'est moi qui vous ai touchée alors que je n'en avais pas le droit, étant enceinte et presque fiancée ! C'est donc bien de ma faute quand même !

Et... vous savez.... je vous admire de ne faire aucune promesse ! J'en ai tellement reçues, des promesses, qui n'ont pas été tenues.... Et pourtant, vous voyez, je continue, malgré moi, à en croire encore ! Et du coup, vous en souffrez ! Et moi aussi...

Merci de penser à moi Delta, même si cela vous fait de la peine. Et merci pour ces gestes de tendresse que vous me montrez.

Chankel



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

Merci ?

Cela me donne le sentiment d'être remerciée. D'un avenir qui se taira à propos d'un nous...

Vous êtes un couard, sieur Breton de Bretagne qui ne veut pas qu'on l'appelle Messire. Un couard qui préfère croire à des promesses d'une femme, que vous aimez, sans doute, aucun, même... Qui, quand elle réfléchit, le fait dans les bras d'un autre.

Une idée me vient... Aviez vous fui pour réfléchir, vous aussi, lorsque vous m'avez rencontrée ?

Je vais me faire baptiser, je vous l'ai dit ? Et le 20 de ce mois, en cathédrale d'Arles, je serai mariée.

Ce mariage, ces fiançailles que vous me jetez à la figure comme une excuse pour avoir fui. Enceinte, je puis comprendre cela, l'appétit peut être quelque peu coupé... Pourtant, me semble que vous aviez grand faim.

Mais fiancée... Vous ai je jamais caché la teneur de ce mariage ?

Le droit de me toucher, je vous l'ai donné. Je n'appartiens à personne d'autre que moi même. Et j'aimerais pouvoir vous donner le droit de me toucher encore.

Encore faudrait il que vous le souhaitiez.

Si vous doutez, Chankel, si vous doutez, c'est sans doute que votre sentiment n'est pas assez fort pour trancher.

Retournez vers votre Bretonne réfléchisseuse, mais ne venez pas me retrouver par dépit, je ne suis pas un deuxième choix.

Ce "tant pis pour moi" que vous avez inscrit, je le prends plus comme un "je fais des erreurs, tant pis pour vous". Le moi étant vous, et le vous, moi même.

Si vous faites des erreurs, tant pis pour nous !

Je m'emporte... Mais cessez de me remercier pour un bon moment passé comme une vulgaire catin.

Je pense à l'à venir... Proche, lointain. A ce qu'il pourrait me dire. Et je prends peur.

Il fait froid, vous ne trouvez pas ?

J'ai cru en un nous, j'ose y croire encore... Mais... J'ai peur.

L'à venir ne reste qu'un présent incertain.

Et je ne rêve qu'au passé proche. Celui d'il y a quelques jours. Si peu de temps passé, et déjà tant de sensations envolées.

Je ne vous supplierai pas.

Mais par le Sans Nom ! Prenez une décision !

Delta.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Chankel.

Réfléchissez !

Delta,

Sans doute trouvez-vous que je mets beaucoup de temps à vous répondre. Et c'est vrai. J'espère que vous saurez me le pardonner. C'est que je vous trouve très dure dans vos propos, et ne sait trop comment y répondre. Sans doute le mérité-je. Mais je ne puis vous laisser dire sans réagir que ces moments passés ensemble l'ont été comme avec une catin! Et il n'a jamais été question de deuxième choix, de choix par défaut. Delta, était ce vraiment ainsi que vous m'avez perçu ?

Je ne le crois pas. Ces échanges épistolaires n'auraient sans doute pas eu lieu dans ce cas. Mais, de grâce, rassurez-moi un tantinet !

Vous ne m'avez jamais rien caché je crois. Et vous avez été parfaitement claire sur la teneur de votre mariage, même si je pense toujours que cela ne dépend pas que de vous. J'ai beaucoup réfléchi. Votre présence me manque. Vous me manquez terriblement.

Entre-temps, j'ai eu des nouvelles de ma soeur que je croyais perdue ! Elle a retrouvé mon père que je n'ai jamais connu ! Il me faut absolument les rencontrer rapidement !

Réfléchissez bien avant de me répondre Delta ! Je ne souhaite pas vous faire plus de mal que je ne vous en ai déjà fait... Je vais partir à la rencontre de mon père et de ma soeur. Les routes ne sont point sûres, il me semble qu'elle est recherchée pour je ne sais quelle raison et je ne sais quand je reviendrai, ni même si je reviendrais !

Delta..... J'adorerais vous revoir ! Revoir votre visage, revoir vos mains, revoir votre ventre déformé. Revoir votre sourire si possible. Vous revoir quoi... Consentiriez-vous à ma présence, sachant que je partirais vite vers le nord ensuite ?

Un oui me ravirait ! Et je comprendrais parfaitement un non, vu que je ne puis vous promettre de rester ensuite à votre côté...

Réfléchissez Delta... Réfléchissez !

Chankel



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


De Delta.

À vous.

J'ai peur de vous revoir. J'ai attendu, espéré cette réponse de toute mon âme.

Et je suis terrorisée.

Vous aviez raison sur cette peur de souffrir plus encore.

Mais je la surmonterai.

Je prends ce risque de souffrir encore votre absence, car cette fois, je sais que vous me reviendrez.

Malgré les risques de ce voyage...

Vous me reviendrez, n'est ce pas ?

Non, ne promettez rien...

Et ne réfléchissez pas plus !

Venez... venez.

S'il vous plait, ne me faites pas attendre plus encore cette fois.

De grâce...

Voilà que je vous supplie encore...

Je me tais.

Sachez juste que cette réponse est mûrement réfléchie, je me suis empêchée de répondre de suite. Je me suis empêchée de ne vous écrire qu'un "oui", clair et concis.

Je vous attends, j'attends vos mains...

Mais je vous préviens, vous risquez de ne pas retrouver la Delta d'avant votre départ, de me gronder, même, car vous me demandiez de me nourrir, je l'ai fait, mais trop peu à votre goût...

L'enfant s'est nourri, dirons nous.

Vous le constaterez par vous même...

Delta.


«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»
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Delta

Delta

Messages : 57
Date d'inscription : 28/07/2009

Epistolaire Vide
MessageSujet: Re: Epistolaire   Epistolaire Icon_minitimeJeu 17 Fév 2011 - 23:18

Acte premier : De la médiocrité de vers.

A la sinueuse,

Jeune fille,

Puisqu'il est décrété que vous n'avez la peau vieille.

Soyez assurée que je ne cherchais pas par là une figure esthétique, à défaut d'être rhétorique. Il s'avère que la banalité d'un « Dame », quand j'ai oublié votre nom, me paraissait fort inappropriée. Oubli, qui, si vous me permettez, vient bien à propos, de gentil je passe à impoli. L'amélioration n'est pas complète, cependant, voyez l'effort. Effort ou tentative d'effacer le drame à venir, je ne saurais jurer de l'un ou de l'autre. Jugez en.

Il va sans dire que ces choses ne devront être utilisées à des fins répréhensibles. Entendez par là : à me faire chanter. D'abord parce que vous le regretteriez, un déluge pour quelques couples délayés, avouez que c'est bien cher payé. Ensuite, il serait honteux de profiter d'une bonne âme livrant son noir passé de poète raté. Pour m'assurer de votre droiture à ce sujet, peut-être devrais-je vous demander d'avouer l'un de vos embarrassants secrets. Si tant est que vous en ayez. Quelle est votre pensée ?

Passons là, j'attendrais.

Ainsi, voici deux beaux couplets du chant de l'infamie poétique.



Il a écrit:
Fleurs d'odeurs privées d'albumen
jusqu'à la belle saison prochaine.
Du goût des olives que l'on s'abstienne
jusqu'à la belle saison prochaine.
Les épaules couvertes de belles laines
jusqu'à la belle saison prochaine.
L'on ne trempera dans l'eau jusqu'à l'aine
jusqu'à la belle saison prochaine.

Et, à la belle saison prochaine, alors que les filles aux épaules nues
parées des éclos délicats de la lavande provençale s'amuseront aux eaux courantes
riant de leurs lèvres salées des olives muries qu'elles auront grignotées...
Comme un bourgeon qui soudain s'élargit, je renaîtrais.

G.

Et encore, il a écrit:
Il semblerait que dans les miroirs de faux-semblants,
quand elles n'ont plus à se mettre sous la dent
les nouvelles de catinage et les rumeurs d'enfant,
les gazettes indiscrètes meurent lentement.
Disparaissent pour laisser place à d'autres, piaillant,
qui feront pire que leur mère : les médisants.

Pour les fols, les croquants.
Pour l'après, pour l'avant.
G.


Voici.

Riez. Mais pas trop, gardez donc un rien de sève pour prendre plume.

J'attends votre réponse, baronne...Oui, il semble que j'ai retrouvé mémoire.

Simplement,


Eralypse.



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


Acte second : sont ils donc si mauvais ?


Gabriel ou Eralypse, je ne sais.

L'homme qui voulait être oublié.
J'ai fait semblant l'autre jour. On ne vous oublie pas, ne vous en déplaise. J'en suis désolée.

L'on m'appelait Deltamu, ou Delta, dans le temps. J'ai gardé trace de discussions en taverne. Non pas écrites. Mais en mon esprit. Si si. Les souvenirs refont surface. Douloureusement, parfois, mais là n'est pas le sujet.

Vous faire chanter... Tout dépend, chantez vous juste ? Là est la question. Car si vous faire chanter peut être doux à l'oreille, je n'hésiterais pas.

Une bonne âme écrivez vous. Faites attention, cela paraitrait sympathique ! Des secrets embarrassants... Oh, j'en aurais pléthore à vous conter. Mais seraient-ils vraiment intéressants ?
Que gagneriez vous à connaitre le nom de mes derniers amants ou celui du père de mon enfant ?

Car, j'ai bien vu que vous aviez saisi. Cet époux que je traine voulait mes écus. Il me fallait père à mon fils. Voilà toute l'histoire. Il n'est pas méchant, est aveugle ou ferme les yeux. Un rien naïf. Porte bien les cornes. Tout va pour le mieux.
[une flèche vient, sur le côté, rajouter quelques mots "il me sait pure et fidèle, donc. Il vient de le dire."]

À côté, je vis.

Mais là n'est pas la question. Vos vers ne sont pas si horribles que vous voulez le faire croire. Et je n'ai pas ri. Ni trouvé ça ridicule. Touchant tout au plus.

J'ai souri. J'ai bien aimé.

Dites, vous écrivez toujours ?

Tout plein de noms, mais Delta, simplement.



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


Acte troisième : Au goût ou au caractère ?

A Delta,
muée,
jamais muette.

On m'oublie. Vite. Ou bien. Selon. Ou l'on fait semblant. Ou je, fais semblant.
Il suffit d'avoir le bon masque à revêtir. Vous devez savoir ces choses. Mieux que moi, peut-être. Maître en l'art de la dissimulation je ne suis pas non plus, cependant à ce jeu là, j'ai des occasions de m'exercer, de mémoire.

Mémoire émergente. Je ne sais si vous devriez être heureuse qu'elle le soit, mais du fait, vous ne semblez pas vouloir qu'elle vous laisse en paix. Le tourment à son beau côté. Il trompe l'ennui. La torpeur, aussi. Les nuits trop longues, parfois. Quoiqu'elles le sont par sa faute, souvent. J'ai pris le parti d'abandonner une quête qui ne saurait être menée d'une main sûre. Les pans de vie tombés sont trop nombreux. Puis, ces choses encombrent. Construisent. Mais encombrent. Chant des bienfaits de l'oubli.

Chant...Déluge, vous disais-je. Je ne chante pas le juste, je chante le beau. Rien de novateur, d'ailleurs, c'est bien la seule chose que de tout temps l'on a chanté, conté, imaginé ou constaté. La beauté. Avec l'amour, bien sûr. Mais ce sujet s'use, les mots pour l'exposer sont foule, mais jamais exacts. L'auguste ne se psalmodie qu'à la messe, de toutes les façons. Alors, non, je ne chante pas le juste. Mais juste, peut-être. La réponse à votre question.

Réponse à d'autres, maintenant. Que gagnerais-je...Que gagnerais-je...Là n'est pas l'important. Connaissance, dirais-je. De vous, n'est ce pas ?
Si tant es que l'on puisse être défini parfaitement par ses actes. Moi qui ne fait rien, suis-je donc le néant ?
Défini par ce qui les motive, plus possiblement. Et puis...Voyons les choses ainsi, un nom est-il un secret gênant ? Même celui d'un amant ? Les assumer, c'est renoncer à ce qu'ils vous embarrassent.
Contez moi la source de ce qui n'est pas embarrassant, si elle, au contraire, l'est. Contez moi autre chose, sinon, j'ai deux iris plus à prêter qu'apprêtées.

Œillères. Mariage arrangeant. Je me demande si ce n'est pas la meilleure façon d'oser se lier pour l'éternité. De la seule façon qu'on ne craint de regretter, par les seuls liens qui ne se fanent jamais. Par les seuls attraits qui ne se retrouvent en terre, grignotés par les vers.

Vers. Qui ne sont pas si terribles, dites vous ? Touchants ? Infamie. Enfin, je n'assumerais jamais. Esprit envolé, ou impatient de convoler. L'on disait le poème attirant, j'ai donc tracé l'essai. Peu concluant, le renoncement fut salutaire. Je n'écris plus que de temps à autre, pour la correspondance.

Mieux ainsi.

Gabriel, Era, Fol.



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


Acte quatrième : Des iris curieux.

Jamais muette, en effet. Le devenir serait ma mort. Imaginez ! Si je ne disais rien, les gens verraient en moi ce que je ne suis pas. Ou ce que je suis. C’est pire. Quoique. Que suis-je ? Qui suis-je ?
Une femme, mariée par intérêt – de son propre chef ne l’oublions pas – éprise de liberté, d’envies… Diverses.
La fille de son père qu’elle ne connait que depuis quelques mois.
Une baronne pète-sec que les gens n’apprécient guère. Je suis fière de mon « Appelez-moi Baronne. » Tellement… Tellement pas moi. Et pourtant je m’amuse. Je joue un rôle. Mes yeux mentent rarement, eux. C’est le plus difficile. Il va me falloir m’entrainer.
Le paraitre est ma nouvelle nature. Le faire semblant ma nouvelle vérité. Loin derrière moi celle que je suis vraiment. Pour peu que je me souvienne. Là est le pourquoi de ma quête du passé.

Suis-je réelle lorsque je ne suis pas moi ? Mais quand suis-je vraiment moi ? À trop paraitre, vais-je demeurer ainsi ? J’ai peur. Et je vous en parle, comme si vous pouviez y changer quelque chose. Comme si cela pouvait vous intéresser. Gagner connaissance de moi, dites-vous, est-ce réellement là un gain ? J’aimerais vous dire que oui, mais en vérité, je doute que ce soit un gain. Et puis, il ne m’appartient pas d’en juger.

Parfois, je songe. Et les nuits sont longues… Parfois il est bon qu’elles durent. Je me plonge dans ces souvenirs qui refont surface. Qu’ils soient doux, ou pas. Et je me plais à penser que le souvenir me rendra moi. À moins que ce moi ne soit plus. Comment savoir ? Faudrait-il que les fantômes reviennent ? Je l’ai souhaité, puis j’ai réfléchi. Ces fantômes n’apprécieraient pas ce que je suis désormais. Quand bien même je ne le suis pas vraiment.

Rien ne m’embarrasse vraiment, de ce dont j’ai souvenir. Peut-être d’ailleurs, devrais-je cesser de chercher à connaitre le passé, s’il devenait gênant, me faudrait-il feindre l’ignorance ? Et puis… Que feriez-vous des noms de mes amants. Vous avez pis. Le nom du père. Et je vous fais confiance. Ne me demandez pas pourquoi, je l’ignore.

Ce mariage est sans doute ma chance. La chance d’être libre attachée sans attache. L’époux ne souhaite pas voyager et m’invite à le faire. C’est plutôt agréable. Confortable, dirais-je. Et c’est parti pour durer. L’avantage est aussi que mes oreillers sont doux et qu’avec un rien de discrétion, je les partage aisément. Je crois que s’il trouvait quelqu’un en mon lit dans le plus simple appareil, il me demanderait où en sont mes études sur l’anatomie et tenterait de me soutirer mon sujet. Naïf, disais-je. Obnubilé par ses expériences… Vous l’auriez entendu l’autre soir demander à Nora s’il pouvait récupérer le corps de son fiancé décédé ! Il insistait, disait qu’il pouvait mettre le prix. La pauvre. J’ai ri. En dedans, tout de même. Mais j’ai ri. J’ai honte. Ou pas. Enfin…

Enfin. Assez parlé de moi. Je cherche connaissance de vous. Gain, ou pas. Je suis curieuse. Et puis, n’avons-nous pas dit que je devais en savoir plus pour savoir d’où vient votre mal ? Puisqu’il ne s’agit pas de lait. Que s’est-il passé dernièrement pour que vous deveniez gentil ? N’appréciez-vous personne dans votre entourage ? Puisque vous êtes de ceux qui châtient ceux qu’ils aiment bien. Et me voilà piquée par mes propres mots. Vous m’êtes sympathique, c’en est vexant. Serait-ce votre douce qui vous rend agneau ? Soyez prudents, les loups rôdent. J’avais souvenir de quelqu’un plus acerbe. Oui, je me souviens. Je l’ai déjà dit, d’ailleurs. La mémoire, que voulez-vous.

Vous chantez, donc. Je note. Surtout si vous chantez beau. Il me faudra vous entendre pour savoir si vous chantez juste. Non pas le juste ! Surtout pas. J’ai tendance à trouver les messes barbantes. J’attends le déluge. Il vous faudra donc chanter. Chanter vos nuits, puisqu’elles sont longues et que vous chantez le beau. Pour peu qu’elles soient belles. Oh, me voici indiscrète. Je cesse.

Vous vous nommez Fol ? Cela vous sied. En quel honneur vous nommez vous ainsi ? Encore des questions, n’est ce pas ? L’on pourrait croire que je prends plaisir à vous lire. On pourrait. Je ne le dirais pas si c’était le cas, vous cesseriez, juste pour réussir à être un rien méchant, tranchant ou je ne sais quoi de pas gentillet. Continuez donc à m’ennuyer de vos courriers, avec vos mots ineptes que vous ne maitrisez soi-disant pas.

Il nous faut trouver remède à vos maux. Serez-vous bon patient ? Je serai bon iris. Contez vos maux, vos mots. Et nous soignerons votre mal.

Au fait ! Quelle est votre définition de la bonne nuit ? Et de la mauvaise ?

À bientôt.

Jehanne, Baronne, Dame, Delta…

Delta.



«.•´*`•.(¸.•´(¸.•* *•.¸)`•.¸).•´*`•.»


Acte Cinquiène : Réponses hachées

Delta,

Faisons simple.

Si tant est que l'on sache faire.


Mon mal...

La graine a été plantée il y a déjà de nombreux mois. Une envie brusque de plaire à tous, absolument à tous, et de se faire pour cela, changeant de visage et de voix, tel que ces passants, aussi bien que les demeurant, voulaient me voir.
Risible élan, n'est ce pas ? Je me serais plu à rire d'un aveu semblable, de la bouche ou de la plume d'un autre. Mais, puisqu'il est mien, c'est la honte dont je suis captif qui me monte à la gorge. Honte et, je crois, une appréhension persistante, puisqu'il apparaît que je n'arrive à me laver de ce besoin pitoyable.

Dans vos mots je me retrouve, lointain. Entendre des mots qui, bien qu'aillant les intonations de votre voix, vous semblent étrangers. Vous avez choisi votre masque, le mien est peint sur mon visage, sans que je sache qui en a tracé les lignes. Vais-je demeurer ainsi...J'aimerais vous dire que non, ces mots tromperaient l'impression de me perdre plus que la votre, mais il me faudrait pour cela mentir. Non pas que l'idée me répugne, je crains de n'être vertueux à ce point, mais le mensonge de complaisance m'use.

Je ne connais pas la réponse, cependant, je la cherche. Dans les tréfonds de nuits que je parcoure fébrilement et qui restent stériles, parfaitement, invariablement... Stériles. Sont-ce là mes mauvaises nuits ? Peut-être. Certaines s'éclairent d'un autre jour, au détour d'une rencontre, d'un grain de beau tombé au travers du chemin. Celles-ci doivent être les bonnes. Rares, certes, néanmoins...Leur souvenir estompe l'amertume que laisse la foule dense des autres. Celles passées dans le sommeil, clairsemées, sont belles ou noires, soumises aux caprices de rêves qui se font caressants ou incisifs. Questionnants, parfois. Troublants, souvent. Les quelques restantes sont aux routes, lors de voyages aux départs tardifs.

Je ne sais pourquoi, à ces phrases, je me représente un air désappointé sur votre traits. Si je devais me relire, peut-être le serais-je aussi.

D'ailleurs, je l'ai été. Pas à ma lecture, à la votre. Y ayant appris que je détenais une information qui ne trouve aucun écho dans ma mémoire, et qui ne me procurerait que la satisfaction d'une curiosité qui n'a pas à l'être. Ne voyez pas par là une tentative de vous faire dire ce que je vous pensez que je sais, puisque je ne veux pas savoir. D'une limpidité contestable, n'est ce pas ? Laissez donc ce passage.

Je n'userais pas un autre feuillet, mon poignet s'engourdirait bien vite si je devais réparer une à une mes maladresses.

Tentons de chasser cette confusion. Reprenons le fil de votre pli.

Confiance. Je ne vous demanderais pas, ni n'exigerais le pourquoi de vos confessions, tant que vous faites de même.

Ne nous arrêtons pas sur ce mariage, je le sais arrangeant, confortable rajoutez-vous, il est tout ce qu'une bonne alliance doit être, que pourrais-je y ajouter ? Je ne mettrais pas de mot sur le défunt non plus. Ma sécheresse à ces sujets n'a d'égal que la maladresse que je déploie à tenter d'apaiser les veuves.

Connaissance de moi. J'ai commencé par là, mais n'en ai pas tout dit. L'entourage est maigre, dispersé, absent. Alors, quand il vient jusqu'à moi, ou moi jusqu'à lui, l'acerbe s'oublie, la distance s'installe. La seule qui demeure se trouve coupée de moi d'un fossé creusé à quatre mains. Vous aurez deviner, celle que vous nommez autant mienne que douce, bien qu'elle ne soit ni l'un ni l'autre. Ah, me voilà menteur. Si, douce, elle l'est certainement. Toutefois, je dois la préférer acidités aux bout des lèvres. Je ne crois pas qu'elle soit source de ma brusque gentillesse d'une voie directe. Qu'en t-il de l'indirecte, me direz vous ? Je m'y pencherais. Ainsi que sur ces loups, qui, ma foi, sont à ma connaissance inexistants. Vous savez mieux que moi que l'on n'attire que le mal qu'en attirant l'attention. Inconnu des autres, de visage et de nom, d'actes et de paroles, comment l'on pourrait vouloir me dévorer ? Me démembrer, peut-être.

Ou m'amputer, plutôt. Si vous avez le savoir nécessaire à me séparer de mon mal, alors, je serais bon patient. Ni docile ni toujours coopérant, possiblement.

Finissons par là.

J'oublie certainement monceaux de choses. Après tout, il ne faut pas s'user trop vite, nous aurons tout le temps de manger ces sujets jusqu'à la corde avant d'en trouver d'autres, n'est ce pas ?

Alors, finissons, disais-je, cette missive décousue. Je broderais à la prochaine, promesse est faite.


Inimités,

Puisque je vous paraît trop sympathique.

Gabriel.

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Delta

Delta

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Epistolaire Vide
MessageSujet: Re: Epistolaire   Epistolaire Icon_minitimeVen 25 Fév 2011 - 1:38

Acte sixième : Pigeon retardé ou mauvaise volonté.

Sieur Gabriel, puisque vous n’êtes point dame.

Faire simple n’est pas dans notre façon de faire. Sans doute vous étonnerez vous de nous voir prendre la plume ainsi. Nous avons décidé de tenir à nouveau le rang qui est nôtre. Paraitre, nous répondrez-vous sans doute. Paraitre, puisque nous ne savons faire que cela. Tout en rêvant d’être.

Votre mal nous intéresse, nous aimerions savoir vous soigner et nous y attèlerons. Si tant est que votre jalouse acide nous laisse vous approcher. Ne voyez nullement là une invite à notre couche – dont en passant, les draps sont doux et les oreillers moelleux – quoique… Mais là n’est pas notre propos.

De vouloir plaire, sachez que vous y parvenez fort bien. Les gens vous apprécient, si si. Vous pouvez nous croire. D’où vous vient cette envie de plaire ? Brusque nous dites vous, mais quelle en a été la cause ? Vous n’êtes pas ordinaire, savez vous ? Vous n’avez pas le droit de le paraitre. Vous mentir à vous-même lorsque vous jouez l’apprécié… L’être est si beau, soyez vous-même.

Facile à dire n’est ce pas ? Et surtout venant de nous. Nous qui ne savons plus être que dans l’intimité. Et encore… Nous craignons d’avoir oublié comment ôter le masque. Seule, nous nous abandonnons parfois à la caresse de la lune, la fraicheur de la nuit nous assurant de réelles sensations. Nul mensonge face à l’astre de nuit. Nul fard.

Nous divaguons dans nos propos, et espérons que vous saurez suivre. Nous n’avons pas été désappointée lors de notre lecture. Vos mauvaises nuits seraient-elles causes de votre mal ? Je m’interroge. Et vous êtes vous penché sur la voie indirecte… Les nuits dans un lit occupé devraient toutes être bonnes ! Nous ne concevons pas cela. Nos seules mauvaises nuits sont celles que nous passons dans un lit, certes moelleux, mais bien trop grand pour nous.

Enfin…

À propos de lit, pour l’information, nous ne vous l’offrirons pas, puisque vous ne la souhaitez pas connaitre. Mais puisque vous la connaissez, nous allons raviver votre mémoire. Notre enfant a bel et bien été conçu durant la guerre, et, à l’époque, nous n’avions qu’un compagnon. À vous de vous souvenir. Nous préférons oublier, pour notre part.

Pour la confiance, nous continuerons à vous offrir la nôtre, sans savoir, prenant le risque. Nous couchons ici nos vérités, sans doute ne savons nous être que lorsque nous contons… Conter sa vérité, n’est-ce pas ironique ?

Ce mariage n’a pas besoin que nous en parlions, il est et ne nous empêche pas de vivre comme nous l’entendons, à quelques faussetés près. Quant au défunt, il restera un souvenir magnifique, un point d’encre au poignet, une brûlure au creux des reins. Et des tripes en vrac. Quand l’A… la chose vous les prend et les retourne, n’en voulant rien faire d’autre que de les maitriser.

Nous avons l’amour vagabond, mais parfois, il se piège. Quel grand mot n’est ce pas ? Parler ainsi de ces choses, un temps où nous n’arrivions pas à prononcer ce mot. Révolu. Sans doute parce que nous n’aimons plus. Plus vraiment. Nous vivrons le jour présent.

Ne vous penchez pas trop bas, vous pourriez choir, et ce n’est en aucun cas ce que nous désirons. Ni vous amputer, d’ailleurs. Vous n’êtes pas inconnu. Ne vous en déplaise.

Nous vous soignerons, ou pas. Mais nous essaierons.

Et dites *moi* nous, Gabriel, où êtes vous ? *Je* Nous vous avons cherché, un peu.

Delta.

Ne vous sentez pas obligé de ne pas nous être sympathique.



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Epistolaire Vide
MessageSujet: Re: Epistolaire   Epistolaire Icon_minitime

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